Droits de douane explosifs : Trump secoue le commerce mondial et l’Afrique retient son souffle

Trump taxe l’Afrique : vers la fin du partenariat économique AGOA ?
Alors que l’ancien président américain Donald Trump revient sur le devant de la scène politique, sa stratégie économique protectionniste pourrait de nouveau bouleverser les relations commerciales internationales. Cette fois, l’Afrique est directement concernée, notamment à travers l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), un accord qui permettait jusqu’ici aux pays africains d’exporter vers les États-Unis sans droits de douane. Quels sont les risques pour le continent et quelles alternatives s’offrent aux pays africains ?

1. La guerre commerciale relancée par Donald Trump
Depuis son premier mandat, Donald Trump a mené une guerre commerciale féroce, principalement contre la Chine. Mais les droits de douane américains ont aussi visé l’Union européenne, le Canada, et désormais plusieurs produits africains. L’objectif affiché ? Protéger l’industrie américaine et relocaliser certaines chaînes de production.
Les nouvelles mesures douanières s’appliquent désormais à des secteurs stratégiques comme l’acier, l’aluminium ou encore les produits manufacturés. Pour l’Afrique, ces décisions pourraient remettre en cause l’un des rares avantages commerciaux accordés par Washington : l’AGOA.
2. L’AGOA : un partenariat stratégique pour l’Afrique
Créé en 2000, l’AGOA (African Growth and Opportunity Act) permet aux pays africains éligibles d’exporter vers les États-Unis sans taxes douanières sur plus de 6 000 produits. Ce partenariat a été une bouffée d’oxygène pour de nombreuses économies du continent.
Parmi les secteurs les plus bénéficiaires :
- Le textile (Madagascar, Lesotho)
- L’automobile (Afrique du Sud)
- Les matières premières agricoles : vanille, cacao, huile de palme
Mais ces exportations sont désormais menacées par la nouvelle politique commerciale américaine, plus hostile, et plus imprévisible.
3. Quels pays africains en première ligne ?
Plusieurs pays du continent subissent déjà les effets directs du durcissement américain :
- Madagascar : L’industrie du textile, fortement dépendante de l’AGOA, risque de perdre des milliers d’emplois si les exportations vers les États-Unis deviennent taxées.
- Afrique du Sud : Le secteur automobile, qui bénéficie d’une chaîne logistique bien intégrée vers l’Amérique du Nord, pourrait voir ses véhicules surtaxés, rendant les produits sud-africains moins compétitifs.
- Cameroun : Déjà exclu de l’AGOA en 2020 pour des raisons politiques, le pays a vu ses exportations chuter et ses partenariats commerciaux affaiblis.
Ces cas illustrent un risque systémique pour les économies africaines qui dépendent trop fortement d’un seul partenaire commercial.
📊 Pays africains affectés par la hausse des taxes douanières (Trump)
Pays | Taux de taxation appliqué (%) |
---|---|
Lesotho | 50% |
Madagascar | 47% |
Mauritanie | 40% |
Îles Falkland (territoire associé) | 41% |
Birmanie (proche des échanges africains par textile) | 44% |
Sénégal | 10% |
Afrique du Sud | 30% |
Tunisie | 28% |
Côte d’Ivoire | 21% |
Namibie | 21% |
Algérie | 30% |
Égypte | 10% |
Ghana | 17% |
Kenya | 10% |
Tanzanie | 10% |
Zambie | 17% |
Mozambique | 16% |
République démocratique du Congo | 11% |
Cameroun | 11% |
Mauritanie (autre entrée) | 10% |
Nigeria (absent de la liste mais important à surveiller) | N/A |
Niger | 10% |
Libye | 31% |
Gabon | 10% |
Botswana | (non spécifié, à compléter) |
Rwanda | 10% |
Sierra Leone | 10% |
Angola | 32% |
Malawi | 17% |
Bénin | 10% |
Libéria | 10% |
Djibouti | 10% |
Éthiopie | 10% |
Soudan | 10% |
Soudan du Sud | 10% |
Comores | 10% |
Togo | 10% |
Burundi | 10% |
Cap-Vert | 10% |
Guinée | 10% |
Guinée équatoriale | 13% |
Guinée-Bissau | 10% |
Sao Tomé-et-Principe | 10% |
Erythrée | 10% |
Mayotte (territoire français en Afrique) | 10% |
4. Risques économiques pour les chaînes d’approvisionnement
La rupture des avantages liés à l’AGOA pourrait fragiliser toute une série de chaînes d’approvisionnement reliant l’Afrique aux États-Unis. Les exportateurs devront faire face à :
- une hausse des coûts logistiques
- une diminution de la compétitivité
- un ralentissement de la production
Cela pourrait aussi entraîner une inflation locale dans plusieurs pays, alimentée par la baisse des devises issues des exportations. En parallèle, la croissance économique ralentirait, mettant en péril les emplois dans les filières agricoles et industrielles.

5. Quelles stratégies pour les pays africains ?
Face à cette incertitude, les pays africains doivent diversifier leurs débouchés commerciaux et réduire leur dépendance aux États-Unis.
Parmi les pistes :
- Renforcer les échanges avec la Chine, qui investit massivement en Afrique
- Consolider les partenariats commerciaux avec l’Union européenne
- Valoriser localement les matières premières (transformation du cacao, du coton, etc.)
- Signer des accords bilatéraux plus stables et équilibrés
Une autre voie prometteuse : la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui permettrait de créer un marché intra-africain puissant capable de compenser la perte des marchés occidentaux.
Conclusion : repenser la stratégie économique africaine
La remise en cause de l’AGOA par les États-Unis n’est pas seulement un signal d’alarme pour l’Afrique : c’est une opportunité de repenser son intégration dans le commerce mondial. Le continent doit désormais construire une autonomie stratégique, valoriser ses richesses localement, et établir de nouveaux équilibres commerciaux plus durables.
🔁 Que pensez-vous de la fin possible de l’AGOA ? L’Afrique doit-elle se tourner vers d’autres partenaires ?
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